Je saurais peut-être jamais le fin mot de l’histoire. J’allais crever sans savoir pourquoi. Exactement comme je voulais pas crever. C’était quoi, cette armée de zombies couverts de boue ? J’avais déjà vu ça dans les films. Pas dans la réalité. Et j’y étais, dans la réalité. On m’a jamais vu mettre les pieds ailleurs que dans cette merde de monde qui me complique l’existence alors que j’aurais pu vivre à poil sur une île déserte au milieu d’une forêt de femmes consentantes. Fallait que je me raisonne. Les zombies, ça n’existe pas. Tout ça s’expliquait raisonnablement. On est en France, merde !
Ils sont là, Franck, Dean, Jerry et les autres, des paumés, des tueurs, des pervers même, dégainant leur flingue et leur queue comme d'autres sortent leur portefeuille. Ils en prennent et ils en donnent. C'est un peu "Les Valseuses" mais en plus cruel. Et cocasse parfois car le sort a une ironie.
Le langage est celui, cru, de la pègre mais Patrick Cintas a un style qui n'appartient qu'à lui. Il sait ménager le suspense et les rebondissements. Il nous tient en haleine dans ces nouvelles qui pourraient être des romans policiers noirs. D'ailleurs l'humour aussi est noir quand il est présent. Du noir en nuance et des chutes toujours inattendues. 15 nouvelles à savourer sans tarder.